spell of chaos
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 And it was morning, and it was dawn... another day.

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Elladora Slayers

Elladora Slayers


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MessageSujet: And it was morning, and it was dawn... another day.   And it was morning, and it was dawn... another day. Icon_minitimeVen 17 Avr - 20:57







    Elle sent les brindilles sèches griffer la peau délicate de ses pieds nus. Et comme une odeur de résine, d'arbres et de feuillages. Ella relève les yeux vers le ciel, ses boucles blond de lune collées par le sang noir en train de sécher. La clarté d'une pleine lune généreuse se berce dans le ciel et la jeune fille a la tête vide. Où es-elle? Dans la forêt noire? Non. Ces arbres là n'ont rien de trop terrifiants en comparaison. Et cette migraine? Elle sent peu à peu les choses s'effacer comme tout à l'heure. Elle sent qu'elle s'échappe à elle même comme soufflée par une très légère brise nocturne. Il y a un instant encore, il n'y avait rien que les flammes. Ces flammes qui dévoraient tout sur leur passage, amenant la fin du monde. Pourquoi? Par qui? Elle peine à se le remettre maintenant. Ca lui échappe. Elle voit encore ce visage aux boucles blondes, capuche rouge sang et cette sensation d'imploser... un curieux petit chaperon rouge qui s'éloigne d'elle. Et il y avait eu aussi le feu à l'intérieur d'elle. Celui des tissus les plus délicats qui se déchirent sous la violence et l'immonde désenchantement. La prison de la chair. Le dégoût. Mais de quoi? Une profonde envie de vomir la saisit aux tripes et puis un visage bestial lui revient. Un visage haineux qui s'efface déjà lui aussi, très vite remplacé par l'agonie violente de son propre corps. Elle lève sa main à hauteur de son visage. Le sang coule en abondance d'une hideuse perforation. Réalisant la douleur dans ce qu'elle a de plus réel, dans le souvenir de ses doigts se refermant avec force sur le pendentif qui l'avait arraché à sa propre chute, Ella sent que son corps l'abandonne. Que si elle a tenu debout jusque là c'est un miracle, c'est la main sadique de Dieu qui l'a retenue, comme une marionnette, par des ficelles invisibles. Ses jambes cèdent, elles aussi pareillement perforées. Le ploiement de ses genoux, tirant sur les fibres déchirées des muscles adducteurs lui impose de ployer sous la douleur. Elle est brisée. Les larmes roulent sur ses joues peinant à laver le sang qui barbouille son visage. Elle ne peut plus bouger les doigts de ses mains, les stigmates que Guiza lui a faites ont brisés les deux métacarpes centrales comme des brindilles. Ne soutenant plus la moindre inflexion de son propre corps contusionné et ecchymosé elle se laissa tomber sur le côté, sentant alors deux côtes se rompre sous un si petit choc. Elle ne sait pas comment elle a encore les yeux ouverts. Peut-être seulement pour la laisser prendre conscience qu'elle est en train de perdre la mémoire de la façon la plus horrible qui soit. Humiliée, brisée et... seule. Est-ce que cela importe à présent? Sa tête tourne. Elle se sans froide et vide. Elle ne sent plus. Un bref instant d'extrême réceptivité à sa propre douleur lui a suffit.
    Alors reste là, en pleine forêt, nue, la cape vermeille qui laisse ressortir un peu de tout ce sang qu'elle a ingurgité éparse sous le corps battue de la toute jeune femme.

    Puis, dans un dernier effort pour ne pas s'oublier elle même et mourir, elle rouvre les yeux. Quelque chose la menace. Elle peut le sentir même avec un pied dans la tombe. Elle ouvre un oeil terriblement expressif... un oeil si bleu...







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Kirill J. Wolfsbane

Kirill J. Wolfsbane


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MessageSujet: Re: And it was morning, and it was dawn... another day.   And it was morning, and it was dawn... another day. Icon_minitimeSam 18 Avr - 22:12

    Kirill resta de marbre. Il était caché dans une ruelle, l'air froid, la mine basse. En tant normal, il aimait gambadé, mais cette lune là était.. oppressante. Elle ne présageait rien de bon. En tant que loup garou pur, son esprit possédait encore ce corps de monstre. Il aimait ce corps. Puissant, grand, résistant. Cinq siècles qu'il usait de ce corps comme d'un objet, comme d'un bouclier face au monde extérieur... cinq siècles qui lui parurent bien plus sécuritaires que ces cinquante dernières années. Le monde ne tournait plus rond, et il en était le spectateur silencieux, juste capable de marcher sur le chemin qui lui était tracer, la queue entre les jambes. Il avait depuis longtemps été seul... avancer, seul, la queue entre les jambes, ça ne l'intéressait pas. Il était loin d'être de ces chiens galeux qui traînent la patte jusqu'à la fin de leur vie. Un long grognement remonta dans sa gorge. La bise l'effaça, sans difficulté. Son corps entier vrombit, et il s'avança dans la ruelle, son corps musclé s'imposa comme une masse informe et poilue. Son pelage noir cachait toutes ses formes, et seul son regard vairon brillait dans l'obscurité. Il resta immobile sous un réverbère éteint et s'avança, rejoignant à l'instinct la forêt et les odeurs des autres mâles rôdant entre les troncs fins et minces. Il n'y avait jamais personne ici. Le couvre feu empêchait à tout le monde de traîner dans les rues, et c'était aussi bien. Cela empêchait les meurtres... mais cela rendait les lycanthropes plus violents entre eux, au point qu'il ne savait pas même pourquoi il restait ici. Ses griffes traînèrent sur le sol, son poil se souleva avec la bise et il sentit déjà deux autres odeurs... dont une de sang. Un frisson remonta son échine et il s'élança, plus rapide, plus féroce. Quelque chose n'allait pas. Il s'arrêta, en arrêt, les oreilles se dressant sur son crâne. La respiration d'un être humain résonna dans son crâne, au même titre qu'un grognement qui n'avait rien de bon. Son poil s'hérissa et il accéléra le pas, grognant à son tour. Il bondit au dessus d'une fourrée et atterrit aussitôt devant un autre mâle, bien que plus petit. L'odeur du sang et la respiration, ici, devenaient plus oppressantes. Kirill se dressa sur ses membres postérieurs et écarta les bras, hurlant. De là où il était, les rayons baignaient son corps et donnait à la scène un quelque chose de... magnifique. Mais le lycanthrope n'en était pas conscient : il ne voyait que l'autre lycan, juste lui, se dressant, plus petit, mais aussi plus léger et donc plus rapide. Kirill fit un seul pas et l'autre lycan recula, puis partit, bondissant, abandonnant la piste qui sentait le sang. Kirill resta quelques secondes sur ses gardes et finit par retomber sur ses quatre pattes, lourdement. Vieux comme il était, peu venait l'attaquer de face, et ils avaient raison. Seulement, maintenant, l'adrénaline dans son sang excita ses papilles et il chercha du regard quelque chose et la trouva, là. Boule sanguinolente, baignant dans son sang, dans un semblant de cape rouge, qu'il prit tout d'abord pour du sang. Le lycan pencha la tête et s'approcha. Était-il vraiment mort, ce petit prodigue saignant? Le lycanthrope ne chercha pas à comprendre et sa tête plongea sur sa proie, écartant sa mâchoire et la refermant avec force sur ce qui ressemblait à une cuisse, la tirant sur le côté mais s'arrêtant brusquement.

    L'œil bleu.

    Il croisa son regard et ses yeux, trop humains, lui brisèrent le coeur... en quelque sorte. Il s'arrêta et resta figé dans l'espace. Son corps entier s'était raidit au point que tous ses muscles lui firent mal. Sa mâchoire, dont les crocs avaient touché l'os, hésitèrent. La tuer... ou la laisser vivre. Sa pupille si claire, si pleine de... La mâchoire se rouvrit lentement et laissa retomber, quelques centimètres plus bas, le bout de chair qui était bel et bien une cuisse. Ainsi positionnée, le corps était si sale, si souillé, que le lycanthrope se demanda s'il ne devait pas réellement l'abattre. Kirill resta quelques minutes au dessus d'elle et finalement, sentant l'odeur des autres lycanthropes, il se déplaça au dessus d'elle. Sa taille, immense et impressionnante, la recouvrait entièrement, et son pelage lui apporterait la chaleur dont elle aurait besoin, qu'elle avait absolument besoin, et ce jusqu'à l'aube, car si Kirill était un sang pur qui contrôlait ses transformations, la lune, pleine tout du moins, avait ses droits sur lui. Il resta calmement là et grogna, à l'approche d'un lycan qui pointa le nez dans un de leur buisson. Ce dernier ne jeta qu'un regard au corps, le prenant pour une proie, et finalement recula, repartant.

    Même s'il devait resté ici toute la nuit, nul ne toucherait à ce corps.
    Mort ou vif.
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Elladora Slayers

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MessageSujet: Re: And it was morning, and it was dawn... another day.   And it was morning, and it was dawn... another day. Icon_minitimeDim 19 Avr - 0:25



    Le froid de la mort la tient, elle se sent partir comme tout ses souvenirs mais elle lutte. Elle ne veut pas mourir. Pourquoi? Qu'est-ce qui la retient à ce monde? Et quel est-il d'ailleurs? Elle n'a plus rien. Mais vu d'ici, nue en pleine forêt rien c'est déjà quelque chose. Mourir maintenant ce serait accepter d'avoir moins que rien et ça elle ne veut pas. C'est peut-être la douleur qui la tient et elle qui se tient à sa douleur. Mais c'est la sienne au moins. Et il n'y a rien de plus terriblement vrai que son corps rompu? C'était brûlure qui saigne entre ses cuisses et cet esprit terriblement vif qui, même assommé de douleur, se bat encore en rêve. Toujours alerte cependant, rien n'est sûr autour d'elle. Elle entendant des grognements dans ses rêves et il lui semble pousser des cris déchirants, mais pas un son ne franchi sa gorge nouée de douleur. Il faut qu'elle ouvre les yeux. Qu'elle voit venir le danger. Elle ne veut pas mourir comme ça dans la boue sans une lueur de défi. Elle ne se laissera pas achever même si tous ses moyens de défenses sont tombés. Pourquoi pense-t-elle ainsi? A-t-elle d'autre choix que celui de la mort? Sans doute non, personne ne viendra la sauver maintenant. Si elle meure là maintenant le monde continuera de tourner sans la voir et son corps finira par disparaître. Si seulement dans sa mort elle peut se défendre des charognards elle le fera, mais elle est bien vivante à présent. Et elle sent les présences de la nuit autour d'elle. Elle se rappelle une histoire que sa mère lui racontait? Etait-ce vraiment sa mère? Quelle importance maintenant? C'est une histoire de chaperon dont Ella ne se rappelle pas la fin. Peut-être parce que la fin ressemble trop à cette ombre qui approche d'elle. Peut-être parce que c'est elle dans sa marre de sang qui figure l'enfant au capuchon rouge. Marrant de voir comme parfois les plus belles choses peuvent être d'une laideur insoutenable. Mais ses yeux se referment malgré elle. Elle veut voir le loup qui la mangera. Elle veut le regarder dans les yeux quand il le fera, alors il faut qu'elle les ouvre. Mais cela lui prend trop de temps. Quand enfin la forêt lui réapparait c'est pour lui montrer la silhouette d'une bête. Noire. Monstrueuse. Magnifique. Est-ce encore un rêve? Parfois en rêve les choses semblent exagérément belles ou terrifiantes. Parfois les deux. Un animal s'enfuit. Chacun de ses pas sur la terre battue son comme des coups de marteau sur le crâne de la jeune femme. Son visage se crispe un instant et se détend. Elle va s'endormir cette fois et elle ne se réveillera pas...

    Ella-...

    Le gémissement qui passe ses lèvres, plaintif, si doux mais si plaintif. Ce pourrait être aussi bien un gémissement évaporer pendant l'acte amoureux mais ça n'a rien de tel. Ca se voulait un hurlement déchirant. Celui que vous auriez poussé si l'on vous avez soigné une plaie vive à l'acide ou si l'on vous avez mordu dans la cuisse avec des crocs longs comme des poignards. La douleur la tire de l'agonie. Elle ouvre un oeil bleu. Magnifique. Une flamme précieuse. Pleine de vie. Pleine de hargne. Elle n'a pas même la force de bouger la tête pour mieux voir ce qui l'assaille ainsi mais son oeil glisse sur la créature qui la croit déjà morte. Cet oeil dit "j'ai encore la volonté de me défendre jusqu'à la mort". Ridicule peut-être quand on voit ce corps tout de porcelaine et de vermeil. Mais c'est bien là ce que dit l'oeil.

    La jeune femme se met à forcer son souffle. Elle regarde à présent le loup de ses deux yeux. Non pas des yeux mornes, déjà vitreux. Mais des yeux cruels de souffrance et de combativité, des yeux qui refusent toute forme de pitié car dans leur souffrance, dans leur impuissance, ils sont eux même impitoyables.
    Il la relâche. Elle cligne simplement des yeux. Doucement. Comme par reconnaissance avant de réprimait un gémissement plaintif et étouffé. Non pas qu'elle soit fière au point de montrer de la retenu dans l'état où elle se trouve, mais la douleur l'a anéantie. Elle n'a même plus la force de ça. Mais elle regarde le loup. Fixement, sans trop avoir les idées claires. Elle ne veut pas le perdre des yeux, quoiqu'il se passe maintenant. Parce que c'est tout ce qui lui reste. Un tout petit rien que d'assister à sa propre mort mais ce n'est pas moins que rien. Mais l'animal avance, lui faisant un rempart de son corps. Elle sent la chaleur douce sur son visage.
    Peut-être que si elle n'avait pas eu si froid, la chaleur lui aurait paru excessive mais là... elle est douce, et protectrice. Ella lutte encore. Elle ne veut pas fermer ses yeux bleus qui l'ont probablement sauvée. Elle ne veut pas mais la douceur, la chaleur, le bien de simplement sentir la vibration d'un grognement sourd contre son corps... tout cela l'entraîne vers le sommeil. Elle a peur un instant. Elle cherche le regard du loup. Elle a peur de ne plus pouvoir se réveiller. Elle le regarde encore et le perd dans l'obscurité d'un coma sans rêve. Ses doigts glissent dans la fourrure noire de jais sans pouvoir se replier ou esquisser un autre mouvement. Une caresse ou une étreinte...

    [...]


    Combien de temps elle a dormi? Elle n'en sait rien. Elle sait que la douleur est plus vive qu'au moment où elle s'est endormi. Peut-être parce qu'elle est bien plus réveillée cette fois là. Plus vivante? Elle se sent dans un état tout aussi viable que mourant. Au moins elle a de nouveau rejoint un juste milieu. L'image lui revient en tête de ces prunelles vaironnes. D'instinct elle va les chercher. Elle ouvre les yeux...







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Kirill J. Wolfsbane

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MessageSujet: Re: And it was morning, and it was dawn... another day.   And it was morning, and it was dawn... another day. Icon_minitimeDim 19 Avr - 4:03

      Chaque mot est comme
      une souillure inutile du silence et du néant.


      désolée du pâté pour rien .___.

    Il espérait juste que cette chaleur, certes excessive, allait la gardé en vie. Juste quelques heures, juste le temps que tout son organisme chauffe, au point d'en bouillir littéralement. C'était la malédiction qui vivait désormais dans son corps, et elle devrait passé par la pire des épreuves avant de s'en remettre : les condoléances de son corps d'humaine. Son corps de bête affreuse et magnifique à la fois vrombit encore une fois et son regard chercha en vain le sien. Sa main venait de glisser sur sa fourrure et de tomber mollement prêt de sa tête. Elle était inconsciente, mais de là où il était, le loup l'entendait dormir, paisiblement. La douleur avait disparu, mais la vie était encore là, et elle s'y accrochait sans même le savoir. Beaucoup serait déjà mortes, mais pas elle. Il sut à ce moment précis qu'il avait fait le bon choix. Il la laissa dormir deux heures, et au bout des cent vingt minutes écoulées, la lune avait assez décliné pour qu'il reprenne de lui même une forme humaine. Il du attrapé ce qui servait de baguette à la jeune femme, afin de se couvrir d'un jeans et d'un nouveau haut, et d'effacer le sang de sur le sol. Après cela, il l'attrapa, poisseuse et sentant la souillure. Il ne grimaça pas. La charpie qu'il avait entre les mains était, maintenant, sa seule famille. Il la souleva comme une princesse, cachant son corps avec un large manteau qu'il avait fait apparaître, quelques secondes auparavant. Il ne chercha pas à marcher et transplana aussitôt. Il était enfin chez lui, et elle était encore dans ses bras, entière. Il se dirigea lentement vers la salle de bain, déposant la baguette sur la table de la cuisine, et le manteau sur le fauteuil du salon. Il se dirigea à travers les meubles, la blondinette ensanglantée dans les bras, et la posa finalement sur son lit. Il la détailla rapidement. Mince, petite, fine et gracile. Un visage de presque femme, un visage angélique, de nouvelle louve... et des yeux qu'il ne voyait pas. Il enleva sans se poser de question les derniers lambeaux de tissu de sur elle, ayant fermé au préalable toutes les fenêtres. La chambre était sombre et tamisée d'une lueur orange : elle donnait à la scène quelque chose de macabre. Il retira finalement le haut de la jeune fille, déchirée à plusieurs endroits, ainsi que sa longue cape rouge dont il ne restait que des carrés de tissu. Pas même assez pour cacher sa peau de nacre, blanche et douce, bien que poisseuse. Il détailla un peu plus la morsure qu'il lui avait faite, au niveau de la cuisse. Sans s'en rendre compte, il avait sans doute forcé, et cette morsure laisserait par ailleurs une cicatrice. Pour un lycanthrope, cela était impossible, techniquement, d'avoir des cicatrices ; mais la morsure de son alpha était la seule blessure, avec celles des balles en argent, à avoir quelques difficultés à se refermer d'elle même. Il soupira et son oeil s'attaque sur le haut des cuisses de la demoiselle. Elle avait été traîné plus bas que terre, et son corps avait été ravagé de toutes les façons possible, dont celle-ci. Il fronça les sourcils, grognant intérieurement d'un tel comportement, plus cruel encore que leur chasse, que l'on disait abominable, et enleva finalement le petit bout de tissu, tiré sur le haut de la cuisse, et la glissa à ses chevilles, le laissant tomber sur la pile de vêtement tâché de sang. Il l'attrapa, nue cette fois-ci, et la tira hors de lit où elle laissa des traces pourpre sur la couverture blanche. Il nettoierait plus tard. Sa priorité était elle, et elle avant tout. Il sortit de la chambre et l'emmena dans la salle de bain, où il la déposa dans la baignoire. L'eau y était très chaude, mais pas encore assez pour affoler son coeur et la faire sortir de son coma. Il la lava, posa sa main sur chaque trace de sang, sur chaque plaie, mouilla ses cheveux blonds et les lava, jusqu'à que l'odeur disparaisse, et qu'il ne reste de ses horribles souvenirs que la douleur et la souffrance charnelle. Il la sortit du bain et la prit dans ses bras, l'enrobant dans une serviette blanche et l'essuya avec douleur et tendresse, effleurant chaque plaie du bout des doigts. Il la posa sur le sol, son corps tenu au chaud par les serviettes et lui mouillé par cette dernière, et attrapa dans la buanderie un petit flacon à l'eau translucide. Il s'agenouilla sur le sol et la redressa un peu, ouvrant le flacon et faisant glisser sur chaque plaie un peu de cette eau miracle. La douleur ne s'en irait pas, pas encore, mais les blessures, elles, se refermeront plus vite les unes que les autres. Il poussa le flacon sur le sol et sortit de la buanderie des bandes blanches. Lentement, sans trop serrer, il entoura chaque plaies de la jeune fille. Ses mains perforés, ainsi que ses cuisses, et son abdomen. Il ne resta d'elle que quelques parcelles de corps, douce et ferme, qu'il ne regarda pas, trop absorbé par sa tâche. Elle était si jeune... comment pouvait elle finir dans un tel état? Quel était son nom? Son prénom? D'où venait elle? Était elle une vélane? Et si oui, comment prendrait elle se tel changement? Saurait elle qu'il lui avait sauvé la vie? Tant de questions explosaient dans son crâne sans qu'il n'y fasse attention, une curiosité qui l'agaçait. Cinq siècles seul et elle réveillait en lui quelque chose d'inhabituel, quelque chose qui ne lui plaisait pas. Une fois les plaies recouvertes, il la porta une nouvelle fois vers son lit. La tenant dans ses bras, d'une main tellement elle était légère, il jeta un sort qui lava les draps. Il la posa doucement sur les couettes et lui fit enfilait une chemise blanche, si longue qu'elle lui arrivait en haut des cuisses, et lui donna des chaussettes blanches, pour quelle n'est pas froid. La regardant endormie et, « belle », si... propre, il hocha de la tête, se disant qu'elle était bien ainsi. Il écarta la couette et la glissa à l'intérieur. Il regarda le lit, retira juste sa chemise, gardant son jeans, et se glissa de l'autre côté du lit, sans aucune gêne. Elle ne se réveillerait pas avant dix heures de sommeil, après tout... et il était déjà sept heures du matin.

    […]


    Il poussa la porte de la chambre, un plateau dans les mains, et s'approcha du lit. Elle était encore endormie, mais elle ne tarderait pas à se lever. Il avait du posé une semaine de congé, afin de s'occuper d'elle, alors elle n'avait plus intérêt à mourir, qui qu'elle soit! Il posa le plateau au bout du lit, qu'elle n'atteint même pas avec le bout de ses pieds. Il a un sourire en y pensant. Elle est si petite pour une lycane... Il la fixe quelques secondes quand il la sent revivre. C'est intérieurement que cela se joue. C'est un sentiment de partage existentiel. Cela ne se résuma pas à elle et lui, non, c'est bien plus que cela. C'est une morsure, une seule, qui fait qu'un homme qui a vécu cinq siècles seul doive partager son lit avec une jeune femme, sans nom, trouvée à moitié morte. C'est cette morsure là, et elle seule, qui dit que cette fille avait envie de vivre. Ceux sont ses mêmes yeux qui, s'ouvrant, croise presque aussitôt le regard vairon du jeune homme qui la regarda, le visage de marbre, inexpressif, et se lève de sa chaise, installé au chevet de la jeune fille. Il pose instinctivement sa main sur son front, relevant sa chaleur. Elle est très élevée, et c'est un bon signe.

    « Tu dois te sentir très mal, mais ne t'inquiètes pas, c'est normal... le temps que ton métabolisme s'habitue, et tu seras sur pied d'ici demain, si tu passes la nuit. » Il ne fait pas attention à ce qu'il dit. C'est normal pour lui. « Tu dois manger quelque chose... tu as déjà beaucoup dormi, mais après avoir manger, tu devras te reposer encore pour que tu ne te sentes pas trop fatigué durant la prochaine pleine lune. C'est elle qui sera la plus importante. »

    Il ne la regarda pas et attrapa le plateau, derrière lui, le posant devant elle. Il était rehaussé de quatre pieds, assez haut, afin qu'elle puisse manger sans qu'il n'encombre ses jambes. Il l'observe, rapproche son fauteuil et s'y assoit, détendu.

    « ...quand je t'ai trouvé, tu étais mal en point. Tu te souviens de ce qui s'est passé? » Il sert les dents. Trop de question afflux. « Ce soir là, j'aurais pu te tué, mais... » Il se penche en avant, se massant la tempe, hésitant, le regard pénétrant. « ...mais tes yeux m'ont dit de ne pas le faire, comme si tu cherchais obstinément à vivre. Je suis un lycanthrope, je t'ai mordu. En te mordant, je t'ai sauvé comme je t'ai condamné. Ton métabolisme est dors et déjà plus rapide, plus flexible. Tu guériras de toutes tes plaies en deux, trois jours tout au plus. Seule ma morsure te laissera une cicatrice. Cependant, ce ne sont que les avantages... » Son regard se fait plus perçant, plus sombre. « Rares sont les personnes qui survivent à la fièvre, mais tu sembles bien réagir. Ensuite, il y a la première lune, toujours très difficile, surtout quand c'est un sang-pur qui a mordu une sorcière. »

    Il ouvre la bouche mais se tait. Un gargouillement résonne dans la pièce, et il vient de l'estomac de la jeune fille. Sa langue claque sur son palais, et il se rend compte du ridicule de la chose. Il est en train de lui annoncer que peut être, dans vingt huit jours, elle mourra. Il a un petit rire nerveux, se détendant un peu, s'enfonçant dans son voltaire au velours pourpre.

    « Nous en parlerons plus tard... nous avons tout notre temps maintenant. Je suis Kirill Wolfsbane... et toi? »

    Sourire sincère. Le premier depuis cinq siècles.
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Elladora Slayers

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MessageSujet: Re: And it was morning, and it was dawn... another day.   And it was morning, and it was dawn... another day. Icon_minitimeLun 20 Avr - 21:24



    Un sommeil sans rêve a cela de bien qu'on n'y fait pas de cauchemars. Pas de course poursuites exaltantes mais épuisantes. C'est un sommeil de pierre tombale qui tient la blondine ainsi endormi dans les draps blancs, inconsciente de tout ce qu'on se démène pour la garder en vie. De tout ce qu'on la soigne, de tout ce qu'on la protège. Son visage et tout son corps absolument détendus et sans expression aucune. Elle ignore combien de temps elle va dormir pour l'instant et ce n'est qu'à un certain point de sa dérive qu'elle se sent émerger. Ce n'est pas la douleur qui la réveille d'abord comme dans la forêt. C'est le moelleux de l'oreiller. Les yeux fermés encore, elle tourne la tête pour avoir le visage contre le tissus doux et tiède. Elle a l'étrange sentiment de sécurité. Et c'est le sentiment le plus étranger qui soit pour elle à cet instant. Son coeur s'accélère, prenant une légère arythmie. Elle ouvre les yeux. Son regard cherche immédiatement les yeux. Ces deux prunelles dépareillées qui l'on tenue en vie dans la forêt, elles ont quelque chose d'important pour Ella, c'est à ça qu'elle le reconnait, avant même de remarquer que c'est un homme et non plus une bête monstrueuse qui la fixe. Elle reconnait que c'est la même personne. Son esprit est encore bien trop embrumé pour qu'elle ne se pose trop de questions. Elle s'en pose pourtant. Qui est-il? Quel est cet endroit? Elle le détaille un instant, se remettant peu à peu de son coma. Il reste un instant de marbre, tranquille puis se lève. Ella tente de se redresser légèrement sur son lit alors qu'il vient simplement poser une main sur son front. Même fiévreuse elle ne peut se risquer à tenir une position si abandonnée et confiante. Pourtant quelque chose dans ses yeux à la met en confiance.

    Kirill-Tu dois te sentir très mal, mais ne t'inquiètes pas, c'est normal... le temps que ton métabolisme s'habitue, et tu seras sur pied d'ici demain, si tu passes la nuit.
    Harmony-Si je passe la nuit?

    Le regard de la blondinette est étonnamment sombre. Elle n'entend pas mourir, si elle n'est pas encore morte c'est qu'elle ne va pas mourir elle le sait. Et la perspective de s'entendre dire qu'elle ne passerait pas la nuit éveille en elle un curieux instinct de se mettre sur la défensive, comme un animal sauvage acculé montrerait les crocs. Les souvenirs lui reviennent peu à peu. Dans la forêt... la douleur... et la douceur de la fourrure noire. Elle lève doucement une main à hauteur de son visage, la tirant de sous la couverture pour regarder ses bandages. C'était lui qui avait fait tout cela? Pourquoi? La voix de Kirill reprend, Ella s'y laisse surprendre, reposant son regard interrogateur sur lui.

    Kirill- Tu dois manger quelque chose... tu as déjà beaucoup dormi, mais après avoir manger, tu devras te reposer encore pour que tu ne te sentes pas trop fatigué durant la prochaine pleine lune. C'est elle qui sera la plus importante. »

    Il pose le plateau à sa hauteur. Un plateau rehaussé de sorte qu'elle puisse manger haut lit sans aucune difficulté. Pourquoi prend-il tant soin d'elle? Elle l'interroge du regard, une petite ride d'expression enfantine se creuse entre ses sourcils et ses lèvres pleines, bien dessinées se pressent doucement l'une contre l'autre. Sa curiosité naturelle l'assaille de questions qu'elle brûle de poser mais elle a un peu de retenue.

    Harmony-Pourquoi fais-tu tout cela pour moi? Pourquoi prends tu soin de moi?

    Il y a un certain degré d'innocence dans la façon de poser cette question et dans le même temps on sent une force de caractère qui ne saurait souffrir aucun évitement dans les réponses. Est-ce que cet homme attend quelque chose d'elle? Pourquoi diable a-t-elle cette étrange impression d'être liée à lui plus que de raison? Et toutes ses choses dont-il lui parle? Où veut-il en venir? Et pourquoi éprouve -t-elle aussi ce sentiment de respect envers lui? Parce qu'il l'a sauvé? C'est certain mais pas seulement...

    Harmony- Pardon.', elle baisse le regard pour une première fois,' je suis impolie peut-être, tu m'as sauvé la vie. Merci.', les mots ne viennent pas facilement, comme si ce n'était pas dans les habitudes de la jeune fille de les utiliser.

    Un nouveau sentiment, tout aussi étrange. Pourquoi se pose-t-elle temps de question sans pouvoir les abreuver de réponses? Est-ce si difficile de remercier quelqu'un pour elle?
    En tout cas le ton de sa voix trahi sa sincérité et ce que les mots se refusent à trop dire.

    Kirill- ...quand je t'ai trouvé, tu étais mal en point. Tu te souviens de ce qui s'est passé? »

    Son regard vogue du côté du souvenir. Elle repousse un instant la couverture pour regarder ses bandages, porte la main à sa cage thoracique pour raviver un souvenir qui n'y est pas et finalement sentir cette gêne persistante entre ses cuisses. Elle sait que ce n'est pas lui qui lui a infliger ça. Elle se rappelle de la forêt... la douleur... la douceur. Mais elle ne se rappelle pas qui était là avant tout ça. Avant la forêt. Avant la douceur de cette chambre et les énigmes de cet homme. Elle se sent un peu mal, elle n'arrive pas à lui répondre.

    Harmony- Je... je ne me souviens pas', à nouveau se regard dur d'animal blessé mais ce n'est pas contre lui, c'est pour elle. Comment ne peut-elle pas se souvenir! Les pensées qui lui viennent sont sombres. Ses blessures sont trop mauvaises, qu'a-t-elle fait de si terrible pour les mériter? Un frisson d'horreur lui parcoure l'échine, sa main glisse sur la chemise comme pour la retenir à mi-cuisse, barrant tout passage, un sourire triste passa sur ses lèvres avant de se faire plus doux',je porte votre chemise...

    Une autre façon de le remercier sans arriver à employer les bons mots. Et puis il lui faut chasser ses sombres pensées pour se laisser se rétablir avant tout.

    Kirill- Ce soir là, j'aurais pu te tué, mais... mais tes yeux m'ont dit de ne pas le faire, comme si tu cherchais obstinément à vivre. Je suis un lycanthrope, je t'ai mordu. En te mordant, je t'ai sauvé comme je t'ai condamné. Ton métabolisme est dors et déjà plus rapide, plus flexible. Tu guériras de toutes tes plaies en deux, trois jours tout au plus. Seule ma morsure te laissera une cicatrice. Cependant, ce ne sont que les avantages... Rares sont les personnes qui survivent à la fièvre, mais tu sembles bien réagir. Ensuite, il y a la première lune, toujours très difficile, surtout quand c'est un sang-pur qui a mordu une sorcière. »

    Ella se redresse sur l'oreiller, plus forte peut-être, plus sûre en tout cas. Il l'a mordue. Elle sait ce que cela signifie mais, bien qu'elle ignore pourquoi, elle le prend avec plus de sérénité qu'on aurait pu s'y attendre.

    Harmony- Je ne peux pas mourir maintenant...', fit-elle avec un sourire comme pour chasser l'ombre dans les yeux de celui qui l'avait faite,'ce serait très impoli de ma part.

    C'était une promesse silencieuse. Elle n'a aucune certitude de pouvoir la tenir mais elle tient à la vie, tout comme lui semble tenir à la sienne à elle. Simplement parce que deux yeux bleus le lui ont dit. Le visage d'Ella se fait doux. La jeune fille n'a pas peur. Elle ne sait pas pourquoi. Peut-être parce qu'elle a déjà failli mourir cette nuit et que la perspective d'être en portée par sa fièvre dans ce lit douillet lui ai plus agréable que la mort à laquelle l'homme l'a déjà arrachée une fois. Si elle meure elle lui sera redevable quand même. Pour la douceur.
    Son estomac gargouille, elle rougit un peu. Enfin c'est plutôt un sourire gêné sur ses lèvres qu'autre chose.

    Kirill- Nous en parlerons plus tard... nous avons tout notre temps maintenant. Je suis Kirill Wolfsbane... et toi? »

    Elle acquiesce à l'idée de reporter leur conversation sur la lycanthropie. Cela commence à faire beaucoup de choses d'un coup pour quelqu'un qui se réveille seulement. Il se présente. Son nom se grave instantanément dans la mémoire de la blondinette et elle éprouve une certaine satisfaction à l'entendre. Ella a une curiosité de Kirill qu'elle n'a pas besoin d'expliquer mais qui est bien présente. C'est son tour de lui donner son nom, comme pour un échange.
    Elle ouvre spontanément la bouche et... la referme. Il n'y a rien de plus simplement comme question. Alors pourquoi pour elle ça semble si compliqué? On a du le lui répété depuis avant même l'école des petits sorciers alors pourquoi ne peut-elle pas le prononcer... une lueur d'égarement la prend. Elle relève le regard vers lui:

    Harmony-Je ne sais pas...', avoue-t-elle après un instant de réflexion.

    Elle ne sait même pas qui elle était. L'idée lui laisse un goût amer dans la bouche et une impression de confusion et de vulnérabilité extrême. Chose qui lui déplait fortement. Ses yeux plongent dans ceux de Kirill.

    Je ne sais que ce que tu m'as dit, je ne sais rien...', tente-t-elle un brin paniquée.

    C'est la pire des choses que de ne pas savoir qui on est. Tout ce qu'elle sait à présent c'est qu'il l'a faite et qu'elle est ce qu'il a fait d'elle. Le reste? Un néant insondable et terrifiant. Elle reprend son souffle.

    Harmony-Ce n'est pas grave. Il suffira d'aller sur le chemin de traverse, il y aura bien quelqu'un qui me reconnaîtra...

    L'idée la sécurise un instant. Elle n'est pas perdue. Quelqu'un la reconnaîtra c'est sûr. Après tout, Londres est une grande ville mais le chemin de traverse est incontournable. Il suffira qu'elle sorte demander aux commerçants quand elle sera en état.

    Harmony- Est-ce que nous sommes loin du chemin de traverse ici?






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Kirill J. Wolfsbane

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MessageSujet: Re: And it was morning, and it was dawn... another day.   And it was morning, and it was dawn... another day. Icon_minitimeDim 26 Avr - 5:01

    « Si je passe la nuit? »
    « Comme je viens de le dire, la fièvre peut monté très haut, et les corps fragiles n'y résistent pas. Mais ne t'inquiètes pas, tu passeras la nuit. J'en suis sûr. »

    Le sourire de loup est sincère et calme. Il cherche à se convaincre et à la calmer. Il n'a pas envie qu'elle prenne déjà peur du futur qui l'attends. Le regard de la jeune fille était sombre, comme paniquée, et il la comprenait. Encore une fois, il n'avait pas réfléchi avant de parler, mais c'était tellement naturel chez lui qu'il... qu'il ne comprenait pourquoi on devait taire ses informations. N'était-elle pas réelles? Bien sûr que si. Plus que cela : elles étaient véridiques. Il ne chercha pas à comprendre et détourna le regard, continuant de parler et apportant son plateau à la jeune fille. Il le posa et recula, s'asseyant dans le vieux voltaire. Son regard la fixait, et inconsciemment, il la trouva vraiment belle.

    « Pourquoi fais-tu tout cela pour moi? Pourquoi prends tu soin de moi? »
    « Car tu m'appartiens. » Il sursauta, surpris de sa phrase, et secoua doucement les mains, un petit rire nerveux sortant d'entre ses lèvres. « Non... enfin... comment dire... » Il se détendit doucement, ne voulant pas brusquer la jeune fille et toussa. « Je t'ai mordu... en te mordant, je t'ai sauvé la vie, mais cette morsure t'a aussi lié à moi, et ce pour la vie entière. Notre lien est... est éternel. Lorsque l'un de nous mourra, l'autre le saura, et ce jour là nous serons libre. Tu fais partie de moi comme je fais partie de toi. Quand tu souffres, je souffre. » Il eut un sourire mélancolique. « Tu es la seule qu'il me reste, la seule que j'ai depuis cinq siècles. »

    Bien sûr qu'elle ne pouvait pas comprendre, mais il n'avait pas le coeur à lui dire maintenant qu'il n'était qu'un lycanthrope qui l'avait maudite à vie. Lui était né ainsi, il n'avait pas eu le choix que de l'accepter après tout.

    « Pardon... je suis impolie peut-être, tu m'as sauvé la vie. Merci. »
    « Ce n'était rien... »

    Si ton regard n'avait pas croisé le mien, tu aurais fini dans mon estomac. Il haussa les épaules doucement, chassant de son esprit le moment même où il avait le choix de la croquer ou non. Ses yeux avaient été si clair, si puissant, si plein d'espoir qu'il n'avait pas pu finir le travail qu'il avait commencé. Son coeur s'était arrêté quelques secondes et avait repris si fort qu'il en avait eu mal. C'était sans doute ça qui l'avait sauvé : ses yeux. Il y a là eut tant de sentiment qu'il n'aurait pas pu la dévoré. C'était impossible. Ces souvenirs le hanteraient jusqu'à la fin de son éternité ; douce ironie. Il n'avait jamais mordu quelqu'un. L'unique personne qu'il avait tué avait été sa mère, et c'était pour l'achever, pour qu'elle cesse de souffrir... il ne l'avait pas fait pour la même raison, pour la jeune blonde. C'était encore très, trop, différent. Son regard vairon se posa sur elle, ne détaillant que ses yeux.

    « ...quand je t'ai trouvé, tu étais mal en point. Tu te souviens de ce qui s'est passé? »
    « Je... je ne me souviens pas. Je porte votre chemise. »
    « Tes affaires étaient... » Souillées par l'homme qui t'avait salie, violée et tant amochées? Le regard du loup devint soudainement plus sombre. « Tes affaires étaient tâchés de terre et de sang, alors j'ai pensé que cela serait mieux si tu portais une chemise jusqu'à que l'on aille acheter quelques vêtements pour te refaire une garde robe. »

    C'était la meilleur chose à dire, à faire. Il ne pouvait pas risquer de la froisser ou de la traumatiser plus qu'elle ne devait l'être. Il l'avait tout de suite sentie, l'odeur de la semence. Il ne comprenait pas comment un homme, un être, pouvait avoir une telle pulsion qu'il allait jusqu'à violer une personne. Était-ce ça, la beauté de l'humanité? Il toussa, changeant ses idées et reprit le fil de la conversation, lui annonçant la suite des événements avec un calme olympien. Il n'était pas dans son habitude de mâcher ses mots quand il s'agissait de dire la vérité, hormis quand cette dernière était vraiment trop horrible. La mort constituait cependant une évolution logique de la vie d'un être humain. Cela n'avait rien d'effrayant pour le lycanthrope, mais ça l'était toujours un peu pour les êtres humains. Lui n'avait jamais connu ce problème : il était né immortel, et il le resterait encore pour les cinq prochains siècles, et au delà, certainement. Elle se redresse sur son oreiller alors qu'il finit sa tirade. Elle semble si sereine... s'en serait presque étrange.

    « Je ne peux pas mourir maintenant... serait très impoli de ma part. »

    Il aimerait rire, mais il n'arrive qu'à étendre sur ses lèvres un sourire triste. C'est tout ce qu'il souhaite à ce moment, qu'elle soit assez forte pour rester avec lui. Il ne veut pas la perdre : elle est tout ce qu'il a, et si elle venait à disparaître, même s'il ne la connaît que d'hier, il sait que sa vie deviendrait plus insupportable qu'elle ne l'est. Dormir avec elle, se réveiller à ses côtés, c'était une renaissance. Quand il était rentré du travail quelques heures auparavant, il était heureux car il savait que quelqu'un l'attendait. Non, si elle mourrait, il se tuerait, mais non... plus jamais tout seul. Même si il n'était qu'avec elle, ça lui suffisait. Il n'avait pas besoin d'une multitude de lycans autour de lui : juste d'elle. Elle avait pris plus d'importance que n'importe qui en l'espace de sept heures dans la vie du lycanthrope. Son estomac gargouille, il sort alors de ses pensées, un sourire amusé sur le bout des lèvres.

    « Nous en parlerons plus tard... nous avons tout notre temps maintenant. Je suis Kirill Wolfsbane... et toi? »

    Elle semble réfléchir, assimiler la question quelques secondes mais non, son regard est trop sombre. Elle n'arrive à aucune explication, aucune réponse, rien. Juste du vide. Ça se lit dans ses yeux paniqués : elle ne sait pas pourquoi elle ne sait pas, c'est le plus angoissant.

    « Je ne sais pas... Je ne sais que ce que tu m'as dit, je ne sais rien... »

    Il recule sa chaise en se levant et pousse la plateau aux pieds de la demoiselle, s'asseyant calmement à côté d'elle et pose ses mains sur ses joues, approchant sa tête de la sienne jusqu'à que leur front et leur nez de touchent. Il aimerait faire plus pour la soulager, pour lui dire qu'il est là, mais il ne peut pas. Il a un regard profond et perçant, et confiant en lui même.

    « Scchtt. C'est rien. Regarde moi. Tu ne sais pas? »
    « Ce n'est pas grave. Il suffira d'aller sur le chemin de traverse, il y aura bien quelqu'un qui me reconnaîtra... »
    « Je ne pense pas. » Il la relâche et arque un sourcil.
    « Est-ce que nous sommes loin du chemin de traverse ici? »
    « Je dirais... deux milles kilomètres? » Il a une grimace légère. « Nous sommes à New York, et je t'ai retrouvé à Central Park. Nous sommes chez moi, et... j'habite à New York. »

    Il anticipe la panique de la jeune fille et l'enlace dans ses bras, lui montrant davantage qu'il est là, et qu'elle ne doit pas s'inquiéter. Un alpha et sa lycane, sa seule lycane, réunie, leurs deux peaux se touchant, est comme le contacte du liquide amniotique et d'un embryon : étrangement rassurant. Pas assez pour tout effacer malheureusement, mais assez pour qu'elle ne fonde pas en larme, pour qu'elle ne devienne pas hystérique aussi. Juste assez pour qu'elle garde un certain calme. Il reste ainsi quelques secondes, sa main flattant les omoplates d'une caresse régulière alors qu'il la relâche doucement et lentement, un regard qui n'est pas tendre pourtant : un regard sérieux.

    « Ton identité, ta vie d'avant, tout doit être oublié. Je te l'avoue, je ne ferais aucune recherche dans le passé pour apprendre qui tu as été puisqu'aujourd'hui, tu n'es plus cette personne. Depuis le moment même où mes crocs se sont enfoncés dans ta cuisse, depuis ce moment même, tu m'appartiens. Que ce soit ta vie, ton corps et ton âme. » Il se fait encore plus sérieux. « Tu n'as pas de nom? Alors nous allons en trouver un. Je m'appelle Kirill, en russe, le diminutif est Kira. Personne ne fera attention que c'est un prénom masculin en Russie : tu es désormais Kira. »

    Il hoche la tête, comme pour se le dire à lui aussi. Elle n'a pas d'autres choix après tout.
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Elladora Slayers

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MessageSujet: Re: And it was morning, and it was dawn... another day.   And it was morning, and it was dawn... another day. Icon_minitimeLun 27 Avr - 22:39



    Il a un sourire sûr, quelque chose de très rassurant pour le jeune femme. Un sourire qu'elle aime tout de suite parce que ce n'est pas un sourire hypocrite, ou forcé. Au contraire il est fort comme son hôte, très réconfortant. En soi, Ella n'a pas peur de mourir. Elle ne se l'explique pas. Peut-être que si sa mémoire ne l'avait pas si lâchement abandonnée elle aurait pu trouver une réponse à ce pourquoi, mais le moment n'est pas encore venue de chercher à ce souvenir. A moins qu'on ne le lui demande, d'elle même, elle est trop fatiguée pour avoir ce réflexe. Tout ce qu'elle a a présent, c'est une curiosité de l'homme qui la veille mais pas cette méfiance qui lui est si naturelle. Dans sa tête blonde ce ne sont que "pourquoi?", "qui?" et "comment?" qui se bousculent, ce n'est jamais vers sa propre personne que se tournent ces questions. Pourquoi diable se poserait-on de telles questions? On croit toujours se connaître assez pour ne pas se les poser.
    L'homme l'intrigue. Elle le trouve beau, elle apprécie la noblesse de ses traits et la rudesse de ses expressions parfois. Mais se sont surtout ses deux yeux vairons qui la fascinent. Et pourquoi prend-il tant soin d'elle? Elle a comme le sentiment que jamais avant on ne l'a tant protégée et soignée. Pour la première fois depuis la nuit dans la forêt, elle sent qu'elle est a sa place. Sans se l'expliquer. Sans que rien ne paraissent logique. Rien ne fait sens. Pourquoi?

    Kirill- Car tu m'appartiens. »

    Elle a le même mouvement de surprise que lui. Son regard bleu recouvre un instant l'aspect incisif qu'il avait cette nuit où ils se sont rencontrés. Cette flamme de résistance. Quelque chose qu'on ne pourrait jamais briser en elle, et qui la pousserait toujours à résister jusqu'à ce que la dernière étincelle de vie ne se soit éteinte. Et elle est coriace cette étincelle. Ella ne peut céder sa liberté, non plus que sa vie, cela à aucun prix et pourtant... quand elle le regarde, elle voit qu'il s'y est mal prit, qu'il ne veut pas s'exprimer ainsi. Mais dans ces premiers mots, elle sent un désir de la posséder, non pas de l'emprisonner ou de la garder comme un objet de collection, elle n'en est pas sûre encore, mais elle a le ressent comme une étreinte douce et viscérale...
    La tête légèrement inclinée, elle l'écoute. Son front légèrement tendu est le signe qu'elle attend qu'il l'éclaire, sans encore juger, sans encore se braquer, mais il y a quelque chose de résolument intransigeant dans ce visage aux traits naturellement doux qu'à Ella:

    Kirill- Non... enfin... comment dire... » Il se détendit doucement, ne voulant pas brusquer la jeune fille et toussa. « Je t'ai mordu... en te mordant, je t'ai sauvé la vie, mais cette morsure t'a aussi lié à moi, et ce pour la vie entière. Notre lien est... est éternel. Lorsque l'un de nous mourra, l'autre le saura, et ce jour là nous serons libre. Tu fais partie de moi comme je fais partie de toi. Quand tu souffres, je souffre. »

    Elle trésaille au mot "éternel", mais rien ne permet d'interpréter se tressaillement. Frisson d'horreur? Non c'est bien autre chose. C'est le frisson qui marque le battement manqué par le coeur de la jeune femme. Elle ne dit toujours rien pourtant, réservant ses réponses.

    Kirill- Tu es la seule qu'il me reste, la seule que j'ai depuis cinq siècles. »

    Etait-il réel ou simplement le fruit de son imagination? Se pouvait-il qu'il existe, quelque part, quelqu'un qui l'aimerait d'un amour qui ne souffrirait pas le temps? Et ce peu importe la nature de cet amour... Ella ne l'a pas encore cerné pour sa part, elle ignore de quel genre d'amour il peut s'agir et elle n'a que peu de regard pour cela, c'est secondaire. Quelques mots de Kirill suffisent à lui faire sentir le poids de la solitude et des abandons répétitifs comme si elle les avait inscrit dans sa chair, comme si elle les avait vécus, elle. Elle sent la déchirure du désaveu et du rejet, la morsure cruelle de la solitude, celle qui vous prend au coeur et à la gorge, vous étouffe dans vos propres supplications. La vraie souffrance d'être seul. Alors les seuls mots peuvent passer ses lèvres sont:

    Harmony-Cinq siècles...

    Mais ce n'est pas un murmure de pitié, c'est un murmure emprunt de respect. L'immortalité lui semble, sous l'angle de la solitude, la plus cruelle des punitions. Mais sur l'instant, elle ne pense pas non plus qu'elle a peut-être hérité de cette malédiction bien malgré ce que vient de lui dire le lycan. Un instant son visage se durci. Elle a une question à lui poser encore:

    Harmony- Et si quelqu'un vient... si un père ou quelqu'un vient pour moi, que feras-tu?

    Dans le ton, on sent qu'elle veut une réponse sans détour, qu'elle n'en démordra pas tant qu'elle ne l'aura pas eu. Et pourtant dans le fond, ce n'est pas un désir de le quitter bientôt qui l'anime, c'est autre chose. L'envie de savoir, la peur de croire encore et d'être déçue, car à présent, elle sait bien que ses aspirations sont celles d'une enfant capricieuse. Pourtant elle même se sait capable d'aimer éternellement que ce soit d'amitié ou d'autre chose, mais jusqu'alors, jamais rien ne lui avait laisser croire que d'autre en était capable. Ella préfère une vie dénuée de toutes douceurs si elles ne doivent pas durer toujours, car elle a le coeur meurtri et le goût amer dans la bouche de la défaite et l'acide des choses et des êtres perdus. Elle ne peut pas encore croire à la promesse du lycan, car oui pour elle c'est une promesse. Un impératif. Une autre fois, plus jeune, au lieu de poser cette question elle aurait simplement supplier un "ne me laisse pas, jamais", mais elle sait maintenant que supplier ne même à rien et que seuls les forts résistent. Dans ce sens Ella est très rude avec elle même mais aussi avec le lycan, qui certainement, ne la connaissant pas encore, ne peut que s'interroger de son attitude. Mais elle ne peut pas laisser le coeur s'exprimer tant que tous les autres instincts ne seront pas apaisés et satisfaits. Une prudence qu'elle tient de l'expérience sans doute.

    La conversation les emmènent plus loin. Elle finit par se rendre compte qu'elle porte la chemise d'un homme, sans doute la sienne:

    Kirill- Tes affaires étaient... Tes affaires étaient tâchés de terre et de sang, alors j'ai pensé que cela serait mieux si tu portais une chemise jusqu'à que l'on aille acheter quelques vêtements pour te refaire une garde robe. »

    Elle sourit avec gratitude, notant qu'il choisit ses mots cette fois là avec beaucoup d'égard. Elle sait dans quel état il l'a retrouvée. Elle sait que si elle est au chaud allongée dans ce lit, tellement bien malgré la fièvre et les contusions, ce n'est que grâce à lui et à sa bienveillance.
    Elle promet de ne pas mourir en plaisantant, il ne rit pas cependant, son sourire est triste, elle le remarque mais ne dit rien, toujours respectueuses. Elle n'a pas idées des pensées qui habite son hôte mais elle sent bien qu'elles sont là et qu'elles lui pèsent.

    Kirill- Nous en parlerons plus tard... nous avons tout notre temps maintenant. Je suis Kirill Wolfsbane... et toi? »

    Elle doit faire un effort pour se rappeler mais rien ne vient. L'angoisse du vide la prend. Une mémoire vide qu'est-ce donc? Rien. C'est une personne vide. Un patron inanimé sur le papier. Un non-être. C'est terrifiant. Il le sent. S'assoit près d'elle. Ses mains viennent se poser sur son visage à elle. Immédiatement le contacte la tranquillise et quand elle plonge son regard dans celui du loup, c'est son souffle qui s'apaise:

    Kirill- Scchtt. C'est rien. Regarde moi. Tu ne sais pas? »

    Elle fait signe que non, mais peut-être que là, dehors, il y a des gens qui savent et qui pourront l'aider. Il suffira d'aller sur le chemin de traverse par exemple, pour peu que ce ne soit pas trop loin:

    Kirill- Je dirais... deux milles kilomètres? » Il a une grimace légère. « Nous sommes à New York, et je t'ai retrouvé à Central Park. Nous sommes chez moi, et... j'habite à New York. »

    Le choc la prive de toute réaction. Il anticipe la serre doucement contre lui. Elle sent son coeur à lui battre avec force, la chaleur de sa peau. Inconsciemment elle va blottir son visage contre la gorge de Kirill, cherchant à le sentir toujours plus contre elle. Elle aime la caresse rassurante de ses mains dans son dos, son odeur et cette sensation qu'il pourrait la briser en la serrant s'il le voulait. Etrange. Elle inspire profondément pour se détendre. Ses doigts se referment doucement dans le dos de Kirill comme elle n'avait pas pu le faire dans la forêt, puis ils glissent comme il se retire doucement.

    Kirill- Ton identité, ta vie d'avant, tout doit être oublié. Je te l'avoue, je ne ferais aucune recherche dans le passé pour apprendre qui tu as été puisqu'aujourd'hui, tu n'es plus cette personne. Depuis le moment même où mes crocs se sont enfoncés dans ta cuisse, depuis ce moment même, tu m'appartiens. Que ce soit ta vie, ton corps et ton âme. Tu n'as pas de nom? Alors nous allons en trouver un. Je m'appelle Kirill, en russe, le diminutif est Kira. Personne ne fera attention que c'est un prénom masculin en Russie : tu es désormais Kira. »

    Elle accepte sans rien lui dire. La seule chose, la seule objection qu'elle lui aurait faite, c'est de savoir si elle avait mérité ce qu'on lui avait infligé. Avait-elle était une si mauvaise personne? Mais la fièvre monte brusquement, l'assommant presque et elle retombe mollement sur l'oreiller moelleux. Ses doigts, restés involontairement posés sur la main de Kirill.
    Au début elle semble dormir d'un sommeil paisible bien que son teint de porcelaine est à présent presque écarlate. Puis très vite, sa peau devient moite. Inconsciente encore, elle gémit de douleur, se retourne parfois brusquement dans le lit, murmure de terreur des choses qui n'ont pas de sens. Et ce n'est qu'au beau milieu de la nuit qu'elle ouvre des yeux rougis par la fièvre. Ses cheveux blonds lui collent au visage. Elle croit mourir. Sa gorge et sa bouche sont sèches, et ses veines irriguent son cœur d'un sang de cigüe. Elle brûle de l'intérieur et elle a chaud. C'est ce qui l'a réveillée. Un instant elle reste sans rien dire, l'air hagard, incapable de faire la netteté sur ce qui l'entoure. Même le visage de Kirill lui paraît flou mais elle se force. Elle refuse de céder à son corps même si elle sent qu'il n'est plus en mesure de répondre correctement. Elle ne veut pas mourir en aveugle ou en couarde. Elle ne veut pas mourir tout court d'ailleurs. Son crâne va exploser.

    Kira-...ne me laisse pas, s'il te plait... promets que tu ne me laisses pas...

    Les mots se meurent sur ses lèvres en même temps qu'elle commence à convulser. De plus en plus violemment. Son corps est littéralement brûlant. Ses gémissements de plus en plus faibles et de plus en plus plaintifs à la fois froissent le silence de la chambre et de son lit de mort peut-être. Ses doigts se crispent sur les draps malgré les blessures fraîchement cicatrisées de ses mains. Son regard, fixe contre le plafond. Les veines de sa gorge délicate saillent et sa peau si humide qu'on a l'impression que c'est Ella elle même qui se liquéfie. La migraine qui assaille la jeune fille n'a rien à envier à la trépanation sans anesthésie, par instant elle en hurle de douleur. Puis finalement le coeur s'emballe, le souffle s'accélère, se fait rauque et bruyant. Le corps arrive à bout de tout effort pour se maintenir, pour se défendre du poison qui le dévorent. Alors d'un coup, toute tension se relâche. Le coeur s'arrête. Le souffle se tait. Les muscles se relâchent complétement et le visage de la jeune femme retombe lentement, sans un bruit. Et c'est le silence.

    Il se passe deux ou trois minutes sans que rien ne vienne rompre ce silence de mort. Puis c'est un battement de cœur, minuscule, discret, irrégulier qui se remet en marche. La peau est glacé par les sueurs froide et la fièvre bien que toujours présente et inquiétante et retombée de beaucoup. L'air entre dans les poumons, comme un courant glacé et revigorant, et le cerveau rafraichi par l'oxygéné se calme. Elle est réveillée, même si ses yeux restent encore clos. Elle déglutit pour hydrater sa gorge sèche puis sa main glisse, vers celle de Kirill toujours sans regarder. Elle le cherche, elle a si peur qu'il l'ai abandonnée lui aussi. Mais enfin ses doigts se referment sur quelque chose de chaud et de sûr. Elle peut se rendormir jusqu'au lendemain matin...





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