No drink for you darling. Appartement de Yon Winchester.

Dans l’embrasure de la porte, Erika observait l’intérieur de la chambre seulement éclairé d’un faisceau de lumière provenant du salon. Cela faisait dix minutes qu’elle était ici, et elle n’arrivait pas à en détacher ses yeux. Dans la pénombre, sa fille dormait bien au chaud dans son lit. Tous les soirs quand elle allait se coucher, Erika restait un moment à l’observer. La plus belle chose qui lui soit jamais arrivé, et pourtant, tout n’avait pas été gagné d’avance. Souvent, elle pensait à ce que cela aurait pu être si elle n’avait pas changé sa vie, u si lui-même ne l’avait pas fait. Autant n’avait elle jamais voulut d’enfant, autant maintenant qu’elle était là, elle ne pouvait plus s’en passer. Comme une drogue, la prunelle de ses yeux, certainement sa seule faiblesse. Elle se rappelait encore du jour ou elle avait appris sa grossesse…



6 ans et quelques mois plus tôt.

Sale journée aujourd’hui. Non seulement elle n’était pas parvenue à se divertir en massacrant se type qui avait essayé de la peloter alors qu’elle traversait la foule qui s’était amassé dans le parc en raison d’une grande assemblé de je ne sais quoi, rien d’important certainement, mais en plus elle se sentait mal. Le matin même, en se levant, elle avait eu des vertiges, et maintenant cette satanée boule dans l’estomac qui semblait vouloir lui faire regretter ce qu’elle avait mangé la veille. Une indigestion, quoi de mieux pour vous mettre d’humeur massacrante. Elle avait tout tenté, mais rien ne passait. Pas de nourriture à cause de cette nausée, encore moins de l’eau. Elle avait décidé de prendre les choses en mains. Quitte à avoir la gerbe, autant avoir une raison valable.

Le véritasérum, 20h00. La belle Hongroise poussât la porte du bar. LA salle était bondée, presque comme chaque soir. Yon avait su mener son affaire d’une main de mettre, et il commençait à se faire un nom. Elle trouvait ça amusant de voir les serveuses l’appeler madame, mais aussi de leur montrer que le patron était une propriété gardée. Allez savoir pourquoi il avait cette manie de n’embaucher que des filles. Erika n’était pas jalouse, mais certaines avaient tendance à l’approcher d’un peu trop prêt, et disparaissait subitement. Bien évidemment, il savait que c’était Erika, mais que voulez vous qu’il lui dise. Ce soir là, elle trouvât une agitation bizarre. L’une des serveuses l’avait fixé, avait fait les gros yeux, et s’était adressé à Kit la plus ancienne, et certainement la seule que notre jeune femme acceptait comme réelle employée fixe. Celle-ci vint alors se placer derrière le bar au moment ou Erika s’y installait.

- Bonsoir Erika. Yon n’est pas là, tu…
- Je sais qu’il n’est pas la. J’ai besoin d’un remontant. Sert moi une vodka.
- C'est-à-dire qu’on a plus de vodka.
- Plus de vodka ? Autre chose peu importe j’ai besoin d’un verre là.
- Bah en fait, on à une pénurie. Plus d’alcool depuis une heure.
- Tu te fou de moi ?
- Non pas du tout, Yon est au courant, il s’en occupera demain matin.
- Et moi je bois quoi ?
- Laisse-moi te suggérer un lait de poule…
- Laisse tomber.

Erika se levât de son siège et quittât le bar sans un mot. En réalité, Kit avait mentit sur ordre de Yon lui-même. Pas une goutte d’alcool pour sa belle, sous le moindre prétexte. Il n’avait pas expliqué ses raisons aux filles, mais comme toujours Kit se montrait très obéissante. C’est d’une humeur exécrable qu’elle passât la porte de l’appartement. Elle s’installât dans le canapé se tenant l’estomac. Toujours cette foutue nausée. La prochaine fois, elle éviterait les fruits de mer apparemment ca ne lui convenait pas. Elle attendit quelque seconde avant de se relever et de se diriger vers la cuisine. Ici au moins, elle pourrait se servir un verre. Elle ouvrit le placard, et… Rien. Plus de vodka, plus rien toute les bouteilles avaient disparue. Il semblait qu’une petite discussion s’imposait. Il n’aimait pas la vodka, ce n’était pas une raison pour la bazarder. Le manteau de Yon étant accroché dans l’entrée, il ne faisait aucun doute qu’il était présent. Peut être sous la douche. Elle s’installât une nouvelle fois sur le canapé, posant sa dague sur la table basse, croisant les bras, un air mécontent sur le visage. Lorsqu’elle l’entendit entrer dans la pièce, sans un sourire elle demandât :

- Yon peut tu me servir un verre ? Je ne trouve plus aucune bouteille. Et par la même occasion si tu peu m’expliquer comment tu t’es débrouillé pour qu’il y ait une pénurie d’alcool au sérum.

Bizarrement elle lui avait parlé calmement. Méfiez vous du loup qui dort…

- Va savoir, excès de succès... J'ai du refiler nos bouteilles à Kit.
- Génial…

Elle venait de poser son regard sur lui. Bien évidemment, il avait l’air d’un ange. Le parfait petit ami, franc, sincère, et qui n’oserais bien évidemment pas lui mentir. Mais il avait ce sourire… Il n’y avait aucun doute sur le fait qu’il lui cachait quelque chose. A vrai dire, cela faisait quelque jours qu’elle avait se sentiment, allaient savoir pourquoi. En fait quand elle y réfléchissait bien, il avait ce petit truc dans les yeux depuis… Non cela ne devait être qu’une coïncidence, elle était malade, avait choppé la première saloperie qui passait, et cela lui avait fait voir des choses qui n’existaient pas. Pourtant, elle avait toujours eu un flair très développé. De toute façon, elle le savait, s’il lui mentait, elle ne mettrait pas longtemps à le découvrir.

- Et puis on est en pleine après midi, prends un soda.
- J’ai pas besoin d’un soda, j’ai besoin d’un truc plus fort.

Elle poussât un petit soupir exaspéré. Elle l’invitât à la rejoindre sur le canapé, et vit son verre. Un soda bien évidemment. Elle leva les yeux au ciel. Puisqu’il le fallait… Elle attrapât son verre et en sirotât une gorgée. Une grimace s’installât sur son visage. L’effet gazeux aurait pu détendre son estomac, mais celui-ci refaisait des sienne et commençait à nouveau à la chagriner.

- Je crois que je devrais aller à l’hôpital. Je me sens pas bien, j’ai du attraper une connerie, ça fait quelque jours et ça passe pas. J’ai des vertiges, des nausées… J’te préviens je n’irais plus jamais manger chez des amis à toi, je suis persuadée que c’est là bas que j’ai choppé ça.

Elle posât une main sur son estomac, et fermât les yeux une seconde. Si seulement ce qui la tracassait voulait bien sortir sur le champ, cela irait sans doute mieux, mais rien ne se passait. Elle n’avait que le côté désagréable de la chose, celui qui vous rend patraque.

- J’aurais besoin d’un bon remontant… Ou de quelque chose qui puisse me changer les idées.

Elle posât son regard sur lui. La voilà la chose qui pourrait la distraire. Un petit sourire passât sur son visage. Ses cheveux étaient d’un noir de jais, encore humide de sa douche. Bizarrement, s’il y avait bien une chose que son mal d’estomac n’arrivait pas à atteindre, c’était son appétit de lui. Sans rien demander, elle ajustât sa jupe pour venir se poser à califourchon sur lui. Ses mains glissèrent sur son torse, et sans demander son avis, elle se penchât sur lui pour venir déposer un baiser à la base de son cou. Son odorat fut immédiatement attiré par une odeur qu’elle connaissait bien. Lentement, elle remontât vers ses lèvres, pour venir les goutter. Non, elle ne se trompait pas, mais lui par contre se foutait d’elle. Elle s’écartât de lui avec un petit sourire. S’il ne comprenait pas de suite, il allait vite saisir.

- Chéri… Je voudrais te poser une question. Pourquoi est ce que tu me mens. Ou est la bouteille ? ET ne me dit pas qu’il n’y en a plus, parce que ton pitoyable soda n’as pas pu masquer l’odeur du whisky que tu t’es enfilé juste avant que je passe la porte.

Reste calme ma belle, laisse lui une chance de se défendre.